Mitterrand, pourquoi lui ?

Publié le par Jim

Sur Arte ce soir (encore la TV, trop de TV en ce moment !), j'ai regardé avec grand intérêt le documentaire sur François Mitterrand, le président, l'homme politique clé de mon adolescence, de mon entrée dans l'âge adulte. Le documentaire était très bien fait, alternant des images d'archives (que de souvenirs !) et des entretiens avec les proches du président : Charasse, Badinter, Attali (of course) ou Hanin (pôpôôôô !).
L'homme m'a toujours impressionné, l'homme a toujours provoqué chez moi un grand respect, l'homme m'a toujours intrigué aussi. Il était, mes souvenirs me le laissent voir ainsi en tout cas, une sorte de référent, de sécurité nationale incarnée, de savoir absolu que j'aimais, malgré mon jeune âge, à écouter, à prendre en exemple... Puis il y a eu, après sa mort, cette campagne de dénigrement, ces aveux, ce voile levé sur certains pans de sa vie qui ont ébranlé la confiance et l'image idéalisée que je m'étais construites de lui... Lui, François Mitterrand, l'homme politique qui me fit pleurer. Je me souviens parfaitement, en 1996, le jour de sa mort, chez mes parents devant le journal de 20h00, essayant d'avaler mon plat de pâtes entre deux sanglots !
Qui était pourtant cet homme ? Qui était celui qui collabora pendant 18 mois avec le gouvernement de Vichy ? Qui fut celui qui détruisit en deux septenats l'idée que je pouvais avoir sur le socialisme ? Qui était celui qui sacralisa et institua entre 1981 et 1995 les valeurs controversées de la "gauche caviar" ? Cette homme était... homme. Je crois que c'est essentiellement cela que je respectais par dessus tout : humain donc paradoxal, donc imparfait, vivant avec ses réussites comme ses échecs. H U M A I N  ! Tout ce qui manque à un type comme Chirac. Lorsque je voyais Mitterrand apparaître à la TV je savais que j'allais ressortir plus riche, rassuré ou rasserenné après son intervention, brillante, toujours. Il était Monarque, sûr de lui, sûr de ses choix, penseur, capable de faire comprendre à son interlocuteur, étudiant ou énarque, ouvrier ou paysan, grâce à une maîtrise parfaite de la langue française, son message. L'ami Chirac n'est pas à la hauteur.
Ce soir encore, à ma grande surprise, en le voyant main dans la main avec Kohl à Verdun, je me suis surpris à verser une larme, cette image m'a bouleversée.
Ce soir... je me suis réconcilié avec Mitterrand.

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P
Pour commencer Bravo et aussi te dire que comme toi pour moi il est le president et comme tu l ecris il a fais des erreur et n est pas parfais mais de son regne il reste des traces que chichi n as pas encore abolis  qui concerne tout le monde la 5 eme semaine de conges paye par exemple , le rmi ect ect et la fin du delit juste d etre homo  <br /> un grand homme <br /> patrick  
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J
Grand : sur la dépénalisation de l'homosexualité, non je ne l'ai pas oubliée mais il me semble qu'elle l'aurait été avec un autre président car acceptée par une part non-négligeable de l'opinion publique (contrairement à la peine de mort). C'est pour cela que je ne la signalais pas, même si je comprends l'importance pour "nous" de cette dépénalisation et donc de ta remarque.
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P
Ton témoignage est très émouvant. J'ai aussi regardé les deux émissions que j'ai trouvé très objectives et bien documentées. François Mitterand était un grand, un très grand chef d'état. Quand on voit les petits jeux mesquins des ambitieux de la scène politique de 2005, on pense qu'en 2007, ce ne sera pas un cadeau.
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J
A TOUS => on aime ou on aime pas François Mitterrand, mais je constate, avec un certain plaisir, qu'il ne laisse personne indifférent. Merci pour vos remarques, votre ressenti... je trouve cela très très enrichissant !Allez ! La semaine prochaine je vous fais le portrait de Sarko ! (rires)
G
vous oubliez que c'est grâce à lui que l'homosexualité n'est plus un délit en France... Jusqu'en 1981, on était passible de prison quand même!
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J
Oui c'est vrai...
G
Je crois effectivement qu'il était le président d'une génération, aimé, haï, mais qui ne laissait personne indifférent... Je me souviens de l'indicible espoir lorsqu'il est arrivé au pouvoir en 1981... J'avais 12 ans, trop jeune pour comprendre quoi que ce soit à la politique (ça n'a pas tellement changé lol), mais l'atmosphère avait quelque chose "d'électrique"; mes parents (issus du milieu ouvrier) me communiquaient très certainement leur immense joie. Il a toujours conservé en moi l'image d'un grand homme.
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