Métro, boulot, dodo

Publié le par Jim

Il y a des choses qui me marquent plus que d'autres lorsque je me rends dans la capitale.
Il y a naturellement la beauté de la ville, la patine culturelle qu'elle s'est forgée au fil des siècles. Il y a la couleur des pierres (sales parfois); la richesse des quartiers, des microcosmes qui se sont constitués et qui forment une "communauté" à part entière. Et il y a... les transports en commun ou plus généralement les "modes de transports" dans la ville.
Durant ces quelques jours au coeur de l'action j'ai pu utiliser 3 modes de transports distincts : le métro, of course, le bus et la voiture. Trois bonnes raisons de préférer la campagne et la province. Excusez cet accès de provincialisme, mais la difficulté à circuler de façon paisible et détendue dans la capitale est l'une des raisons qui me pousse à espérer très rapidement, quelques jours à peine après mes premiers "ahhhhh que c'est joli!", "ohhhhh c'est beau !", un retour dans mon Sud-nonchalant.
Les gens, les parisiens, les banlieusards, tous, unanimement, tirent la tronche dès qu'ils approchent de l'un ou l'autre de ces modes de transport. C'est un réflexe pavlovien. En bon provincial, je me suis pris à détailler les mines de mes congènéres de Lutèce lors de pas mal de mes transits : tristesse, abattement, regards fuyants, mines renfrognées, les seuls à bien vouloir laisser paraître un peu de joie de vivre (un peu de vie merde !) sont les touristes comme ce petit groupe d'américaines entre-aperçu sur la ligne 1, maquillées et vêtues comme des pu... très guillerettes et visiblement éméchées, mais donnant à l'ambiance morne de cette rame de métro un peu de gaieté .
Même combat pour le bus. Même stress affleurant en voiture où le moindre déplacement se transforme en croisade parechoc contre parchoc. Le respect pour le piéton n'est pas de mise. On accelère systématiquement et compulsivement dès que le feu devient vert, tant pis pour papi obligé de se ruer dans le caniveau pour ne pas se faire tailler un joli short et voir son cabat transformé en galette. Je vous dirais, les piétons rendent bien la pareille aux automobilistes en choisissant de traverser, c'est culturel je pense, dès que le bonhomme passe au rouge, sans crier gars et alors que le flot des véhicules est lancé à toutes berzingues.
L'un des rares avantages, si ce n'est que l'on va plus ou moins vite d'un point à un autre, c'est que les parisiens dans les transports publics lisent beaucoup... à condition d'avoir eu la bonne place en entrant dans la rame ou dans le bus, sinon, il va falloir faire des coudes avec ses voisins proches et supporter la grosse dame qui tient amoureusement son York juste sous votre nez (mais que ce chien à mauvaise haleine !).
Dernière avanie lors de mon déplacement sur la capitale, mon TGV a eu quelques 3 heures de retard au retour, si bien que je me suis mis au lit vers 4h00 du matin... Quand je vous dis que ce fut un véritable périple !
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G
Que les gens ne tiennent pas leur droite, soit... Ce n'est pas grave... Ce qui m'exaspère c'est de me faire enguirlander lorsque je demande poliment à une personne de se décaler...C'est que je n'agresse personne moi ! Y sont fous ces parigots parfois lol...
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G
Il est vrai que les transports parisiens n'ont rien de réjouissants. Entre les couloirs souvent ternes et sales, les éclairages parfois blafards et sales, les odeurs régulièrement pestilentielles et sales, la mine des voyageurs ne peut être que triste et sale ;-) Mais moi, plus que la gueule que tirent mes compagnons de voyage, ce sont leurs comportements qui m’affligent. Entre ceux qui n’attendent même pas que tu sois sorti de la rame de métro, déjà bondée, pour se précipiter à l’intérieur et qui en plus te lancent des injures et ceux qui ne « tiennent » pas leur droite dans les immenses escalators, bloquant de ce fait tous les retardataires (comme moi) qui veulent monter, et qui se permettent de t’engueuler si tu leur glisses un gentil « excusez-moi » à l’oreille. Bref, j’ai des tas d'exemples comme ça. Si encore les gens n’étaient que tristes, ça irait, mais en plus ils sont grincheux et colériques.
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J
Certainement l'un des effets de la tristesse... l'agressivité !A propos, pardonne-moi, Giorgino, mais je dois être de ceux qui ne tiennent pas leur droite, c'est vrai que les escalators sont plutôt rares dans le coin, alors lorsque l'on en prend un, on en profite ! Pas question de grimper dessus à grandes enjambées comme un vulgaire escalier (rires) ;-))
J
Mais qu'entends tu par "réussir" mon cher Jim.... tous les gens qui sont à Paris n'ont pas "réussi" même s'ils sont de jeunes cadres dynamiques dans une entreprise dynamique comme la tienne... et puis la réussite n'est elle que professionnelle ?
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J
Mais je partage tout à fait ton point de vue mon cher Jp, mais la réussite professionnelle pour certaines de mes connaissances passe apparemment obligatoirement par la belle Paris...
P
j'ai quitté paris il y a 20 ans pour vivre avec celui qui est aujourd'hui mon compagnon. j'ai quitté paris et j'en ai une nostalgie insurmontable. quand j'y habitais, j'étais persuadé qu'on ne pouvait pas vivre ailleurs et j'ai toujours cette conviction. je déteste la province.comme quoi, il y a ceux qui aiment et ceux qui détestent. heureusement que nous avons la chance de venir souvent passer nos w-ends à paris. ton article sur l'expo Ingres me fait envie. merci.<br /> patrick
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J
Un blog est un lieu de débat non ? On m'a dit il y a quelques temps que pour réussir il fallait impérativement passer par la capitale, en province pas d'avenir pour un jeune cadre dynamique ! Je dois cruellement manquer d'ambition : je préfère rester en province que d'imaginer un jour mener la vie de la plupart des parisiens... Mais je comprends ton point de vue !
A
Mon premier souvenir de transport en commun à Paris m'a marqué pour toujours, c'était il y a... longtemps, avec quelques potes, en bons provinciaux débarquant à Paris, nous avions pris le métro. Et comme tu le dis, Jim, la rame bondée avec des Franciliens faisant des tronches de... Et nous là-dedans à discuter et à rire (à mettre de l'ambiance), tout le monde nous regardait comme si nous étions des bêtes sauvages venant troubler l'ordre établi...Depuis lorsque la RATP me transporte (3 à 4 semaines par an) j'adopte le style Parisien pour me fondre dans la masse : baladeur ou lecteur MP3 sur les oreilles et bouquin (ou presse) dans les mains... Besoin de passer inaperçu ?
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J
Certainement... mais aussi effet de mimétisme tout naturel : est-on vraiment "triste" à l'intérieur lorsque l'on est "triste" dehors ?