V comme Vendetta
Dernier film visionné.
Un choc.
J'avais pourtant gardé une impression diffuse de la bande dessinée, un must selon les spécialistes, découverte il y a quelques 10 ans.
Mais je me rends compte après avoir vu l'adaptation cinématographique que je n'avais pas bien compris la portée de cette oeuvre. Le film m'a permis de réaliser que, même pour la bande dessinée, engagée, une certaine maturité s'impose.
Le film m'a donc fait l'effet d'une gifle.
Il présente, dans un futur assez proche, la vie quotidienne en Angleterre (troublant de voir des gens vêtus comme aujourd'hui, circulant dans des véhicules de série actuels...). La "perfide Albion" vit sous le joug d'un état totalitaire, dont le gouvernement est régi par un chancellier, entouré d'une milice, appliquant à tous les niveaux de la société une censure inexorable.
Bien sûr, il suffit de voir le visuel tiré du film (ci-dessus), pour comprendre que les références à l'Allemagne nazie sont légions. Mais là où le film fait fort c'est qu'il mêle très habillement à ces références les propres repères de notre société actuelle. Par exemple, la TV et les reality-shows vomissant à loisirs des idées prêtes à consommer sont les seuls programmes diffusés par une TV d'état, visionnée au quotidien par une populace au bord de la lobotomie.
Heureusement un justicier masqué, V, apparait pour mettre à bas ce régime totatlitaire avec des méthodes bien particulières...
Il y a, comme dans tout bon film américain, une histoire d'amour en filigrane. Très justement amenée, pas trop envahissante, assez belle en définitive et qui ne nuit en rien au propos. Tout y est ambigü, dangereux, comme le message que veut nous faire passer ce long métrage.
La bande annonce cinéma de V comme Vendetta jouait habillement sur le propos du film : était-ce une une super-production tirée d'un bande dessinée avec comme personnage central, un super-héros ou un film éminament politique et engagé ? Le marketing l'a emporté et le film a été vendu comme la super-production qu'il n'est pas. Il est par conséquent passé inaperçu, ou presque, lors de sa sortie. Dommage.
Je crois que les jeunes générations devraient se pencher un peu sur lui. Question d'éveiller leur sagacité à des dangers et des menaces bien réelles...pas si éloignés qu'on ne le croit...