Visa pour l'Image

Publié le par Acabat i destruit

Hier aprés-midi, incursion de quelques heures dans les salles surchauffées de Visa pour l'Image. Il s'agit ici de photo-journalisme. Chaque année, à la même époque, la crème des reporters photo du monde entier se retrouvent ici et exposent leurs clichés. Chaque année à la même époque, le Prozac me semble l'une des plus grandes inventions du 20ème siècle !
Cette année on a touché le fond... dans l'horreur, le trash, le glauque : le monde est-il si laid que cela ?
En principe, depuis quelques années en tout cas, je m'arrange pour faire un tri dans les expos visitées. Alternance de photos people (c'est ça aussi le photo-journalisme) et de reportages sur le terrain, dans les lieux les plus "chauds" de la planète.
Cette année : impossible de dégoter quelque photos people que ce soit ! Tout est feu, sang, massacres, larmes et douleur... Je fonce la tête la première dans l'immense nef gothique qui abrite la première expo... Emotion.
Là à l'opposé du coeur de l'église, un immense panneau présentant une série de portraits couleur sépia.
Je m'approche pour décrypter le sens de cette installation et en connaître la teneur. Frisson le long de ma colonne vertébrale. Là, au dessus de ma tête, certains rescapés de la bombe atomique de Nagasaki. Tous ces gens étaient là. A 600 mètres, 1 kilomètre de l'épicentre. Tous ont perdu un ou plusieurs membres de leur famille. Tous me dévisagent et m'interrogent : celà était-il bien nécessaire ?Les regards de ces japonais sont vifs, coupants. Ils me pénétrent au plus profond. Il y a notamment ce monsieur, photographié avec et sans. Avec vêtements et sans. Terrible. Son corps exprime encore l'attrocité de ce qui s'est passé. Déformé, brûlé, hurlant sa douleur.
Je m'arrêterais bien là si je le pouvais, mais c'est moi qui ai trainé tout le monde ici. Il faut que j'assume.
Continuons donc.
La suite n'est pas mieux : Irak à feu et à sang; moyen-orient; Tchétchénie; Tsunami; Afrique affamée; attentats divers et varié. Pas de répis.

A l'écoute : Bob Sinclar / So high

 
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