Voulez-vous me passer la bouteille de rouge ?

Publié le par Jim

Me voilà donc sur la route. D'abord un stop dans les parages de Bordeaux pour visiter l'un des sites du réseau. Belle demeure pas trop loin de St-Emilion. Château du Duc d'Epernon, prison pour femmes pendant 130 ans. Le très sympathique guide qui me fait les honneurs de la maison m'ouvre des portes fermées au grand public. J'adore. J'aime passer derrière le décor, voir les travaux qui sont en cours, les lieux dégradés ou cachés aux regards de nos chers visiteurs. Petit sentiment d'être un privilégié, de n'avoir ces lieux que pour moi, ou presque !
Je reprends la route et me rappelle soudain pourquoi je suis là, à quelques centaines de kilomètres de la maison : ce pu.... de colloque à Rochefort (oui, vous avez bien lu la ville de : "nous sommes des sooooooeeurs jumellllllleeees...") !
Re-mal au bidon, re-sueurs froides !
J'arrive dans les parages de Rochefort vers 19h00 : j'ai bien traîné en route, pas d'excès de vitesse, j'ai pris le temps de savourer le paysage ! Installation à l'hôtel (Etap hôtel comme d'hab.). Concentration, on respire et... c'est parti ! Pas de doute je suis bien dans la ville où Demy a tourné son film guimauve, le premier rond-point que je rencontre est le rond-point "Françoise Dorléac". Pas très original. Ladite Françoise vallait mieux qu'un rond-point non ?
La nuit est tombée. Je remonte d'un pas qui se veut assuré (comprendre : d'un pas absolument pas naturel !) le long bâtiment de la Corderie. Belle ensemble construit sous Louis XIV. Je croise le fameux F. Mon pseudo-boss. Salutations glaciales, il repart à son hôtel pour se rafraîchir. Chouette ! Je vais me retrouver tout seul au resto pour les présentations, ça commence bien !
Je saisis mon téléphone et appelle ma sauveuse E. pour me vider un peu de mon stress.
Il y a de l'agitation dans le restaurant.
Je respire un grand coup et je plonge.
- "Bonjour ! Bonjour, enchanté, enchanté etc etc".
Tactique numéro 1 (à saisir petits conseils sur la façon de se comporter en société !) lorsque l'on se trouve en comité restreint et que l'on ne connaît personne : s'accrocher, tel un rémora au ventre d'un grand requin blanc, à une voire deux personnes désignées au hasard dans la salle ! C'est jouer un peu à la roulette russe, je le consens, parfois la pioche est bonne parfois on choisit le mauvais cheval et là, c'est la cata ! On peut ainsi invariablement tomber sur un adepte intarissable de la musique Sérielle; de la serrure dans la peinture du XVIIIème (cocher la case désirée) ou pire ! Sur un gars comme vous qui va passer son temps à babiller, même pour ne rien dire, tout ça parce qu'il est terrorisé !
Bonne pioche à Rochefort.
Soirée et compagnons de désespoir fort agréables. Aussi dubitatifs que moi et aussi crevés que je le suis, quelques bons points communs pour commencer une conversation.
Tactique numéro 2 pour passer le cap des premières minutes de rencontre : devenir une vraie mitraillette à question, poser toutes les interrogations qui vous passent par la tête sans retenue aucune avec une certaine gradation tout de même : au choix : cursus, boulot, aspirations, projets et plus tard dans la soirée signe astrologique, marque de bière favorite, avis sur la star'ac 2006... ça c'est VRAIMENT plus tard !
Seul hic... pas un mot à mon pseudo-boss. Je vois bien qu'il lance de temps à autre un regard (interrogateur ? envieux ? courroucé ?) vers notre "joyeuse" table, mais pas un mot, pas un sourire. Il est attablé avec des gens de toute évidence plus sérieux. Comment va se passer LA journée pleinière ?
A suivre...

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F
d'abord, moi je ne bois que du blanc... c'est pour ça!
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S
On s'y croirait :-) J'aurai sûrement atterri à ta table! lol
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