Bret Easton Ellis - Lunar Park

Publié le par Jim

Voilà, c'est fait, je viens de finir Lunar Park de Bret Easton Ellis.
C'est un cadeau de noël... j'ai mis quelque temps à entrer et à venir à bout de ce pavé de quelques 500 pages.
Je m'étais pourtant juré de ne plus lire une seule ligne de l'auteur. Après le traumatisme de la lecture d'American Psycho il y a quelques années, j'avais fait une croix sur l'écrivain américain
à la mode.
Et puis... comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je me suis laissé tenter par son dernier livre, apparemment très différent des autres, moins sanglant, moins branché. Une mise en abîme poour celui qui deffraya la chronique au début des années 90 ?
Les 15 premières pages sont, à mon avis, les meilleures : l'auteur se livre vraiment, parlant à la première personne (c'est d'ailleurs le cas dans la suite du bouquin), racontant avec le style cru et percutant qu'on lui connaît les affres et aléas de sa vie de star parmi les écrivains américains de sa génération. Par "
vie de star" il faut comprendre : drogue; alcool; drogue encore; sexe débridé; drogue médicamenteuse... autant dire que la litanie de ses aventures hallucinées de soirées branchées en presque-overdoses pourraient rapidement relever de la répétition ennuyeuse et puis... non, le style est là, brillant, l'art des détails qui tuent fait souvent la différence. On est encore à la limite du glauque, du dépressif chic, mais on lit aussi Bret Easton Ellis pour ça aussi n'est-ce pas ?
Puis il y a le reste du livre.
L'auteur se tate visiblement, moins à l'aise dans la description d'une vie d'artiste rangé que dans les délires d'un cadre supérieur psychopathe.
L'histoire oscille entre le fantastique, la biographie à peine romancée, la chronique people, la satire sociale, mais sans jamais se trouver.
La fin du bouquin pourrait rattraper le reste de l'oeuvre, les incursions d'Ellis dans le fantastique sont plutôt réussies et surtout prenantes. Il atteint les talents de narrateur d'un Stephen King. Mais la chute nous laisse sur notre fin. On s'attend à quelque chose de plus spectaculaire qui ne vient jamais. Dommage.
Je me pose encore la question de ce qui me pousse vers cette littérature de
fin de siècle ? L'amour de la décadence et du glauque ? Le "plaisir" de partager des destinées dissolues qui vous font paraître votre vie un long fleuve tranquille ? Une curiosité malsaine pour les détails scabreux ? Une conclusion à affiner encore...certainement à rapprocher des raisons qui m'ont fait aimer plus que de raison le "Platform" de Houellbecq.

Publié dans Et la culture bordel !

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P
ce sondage a pour but de dissiper un malaise domestique et je crois bien que sa présence sur mon blog ne fera rien moins qu'attiser le feu...dont je m'amuse.<br /> Patrick<br /> "et j'en dirais moi tout ce que vous voudrez<br /> celà est parler fort sagement..."
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P
46- être ou ne pas être est la question, péripherique est la réponse....
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